Page:Michiels - Études sur l'Allemagne, renfermant Une histoire de la peinture allemande, 1845.djvu/300

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incertains. Ils pouvaient augmenter ou diminuer selon le nombre de ses auditeurs. Pour songer au mariage, il attendit que le duc voulût bien lui accorder un traitement fixe. Cet obstacle n’ajourna pas’longtemps ses désirs; le 20 février 1790 ses espérances se réalisèrent. Mais l’ironique pouvoir, qui brouille les affaires humaines, compensa bientôt sa joie par une douleur. La même année, de violentes souffrances lui labourèrent la poitrine, et les médecins découvrirent tous les symptômes de la pulmonie. Les leçons d’histoire le fatiguaient horriblement; elles l’auraient tué sans un secours inattendu, qui vint l’en affranchir. Le prince héréditaire de Holstein-Augustenburg et le comte de Schimmelmann lui offrirent une pension de 1,000 thalers (5,750 fr.) à toucher pendant trois années. La lettre admirablement délicate, par laquelle ils le conjuraient d’accepter cette réparation que lui devait la fortune, leur gagna ce noble cœur. Il voulut aller passer dans leur voisinage les loisirs si nécessaires, dont leur libéralité lui assurait la jouissance. Mais le climat ne le lui permit point. Un voyage en Souabe améliora au contraire sa santé. Quand il fut de retour, il se lia plus intimement avec Gœthe. Ils se communiquèrent leurs idées théoriques et découvrirent qu’ils étaient arrivés