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être pleinement rassuré. La haute Université est représentée par les Lavisse, les Compayré, les Boirac, les Joubin, les Payot, les Méray, les Offret, etc., etc. Recteurs d’Académie ou professeurs de facultés, l’Institut, l’armée, le haut commerce, la banque, la grande industrie, les Chambres de commerce, les Sociétés de tourisme, etc., etc., se sont prononcés pour l’Espéranto avec l’unanimité la plus convaincante.

Comment, encore une fois, l’Espéranto ne triompherait-il pas ?

Cette victoire de l’Espéranto, langue internationale du monde civilisé, nous pouvons la hâter par nos travaux et notre propagande. Plus d’adhérents nous lui gagnerons, d’ici 1904, et plus grande sera son influence morale dans l’esprit de ses juges. Si le succès n’est pas douteux, du moins rendons-le aussi éclatant que possible, et souvenons-nous que de me que le philosophe antique prouvait le mouvement en marchant, de même nous ne pourrons mieux démontrer les qualités de l’Espéranto qu’en nous en servant en toute occasion.

Je vous demande pardon de finir sur une note personnelle. Mes cours d’Espéranto seront un des meilleurs souvenirs de ma vie. Avoir eu des élèves comme ceux que vous voyez ici, est un véritable sujet de fierté. Ces élèves, déjà supérieurs à leur maître en tant de points, sont devenus en trois mois les maîtres de leur professeur. Redevenu leur collègue et leur camarade, j’ai voulu leur dire combien j’ai été touché du témoignage d’affectueuse estime qu’ils m’ont si gracieusement donné. Décidément, notre chère langue Espéranto a toutes les qualités : il est désormais évident, à Tarbes, qu’elle est aussi propre à orner l’esprit qu’à cultiver le cœur.