Page:Millanvoye — Anthologie des poètes de Montmartre, éd7.djvu/423

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LES GOUVERNANTS

Chanson.

Il ne faut faire aux Gouvernants
Qu’une opposition légère...

Ils sont si doux, si peu gênants,
Pour la Majorité, leur mère,
Qui, les croyant entreprenants,
Leur donne un pouvoir éphémère.

Devant eux et tous leurs parents
Chacun s’incline jusqu’à terre,
Et les voyant soudain si grands,
Le Président les traite en frère.

Ils font des messages touchants
S’adressant à la France entière,
À ceux des villes et des champs,
Qui comprennent à leur manière.

Vous dites : « Ce sont des tyrans ! »
Mais quel pouvoir est débonnaire ?
Et savent-ils, ces ignorants,
Ce qu’il faudrait pour vous complaire ?