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ODE A CAMOENS




II




Pavoisez la place publique !
Voici qu’un large piédestal
Porte le héros pacifique
Dont s’illustre le sol natal.
La foule empressée et sereine,
Qui voit sa tête souveraine
Resplendir d’immortalité,
D’abord le contemple en silence ;
Puis l’applaudissement s’élance,
De tous les seins, dans la cité.

 
Ô Camoëns, je te salue !
Ce feu qui brûle les grands cœurs
Avait trempé ton âme élue
Pour les plus sublimes labeurs.
L’Histoire aux mains impartiales
Fait aujourd’hui dans ses annales
Briller un nimbe sur ton nom,
Génie ardent, soldat fidèle,
Qui bondis d’un puissant coup d’aile
De l’hôpital au Panthéon !