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DB L’ATLANTIQUE
Milton et Bruneau firent heureusement leur voyage au fort. La route venait d’_tre bien battue par le passage des convois qui se rendaient à La Crosse 1 ; il y avait eu un petit dégel, puis le chemin s’était durci de nouveau, en sorte que les chiens galopaient sur la glaèe en enlevant avec une effrayante rapidité le tralneau légèrement chargé. Les deux hommes suivaient Ii toutes jambes ; sautant de temps à autre dans le traîneau pour reprendre haleine. Mais le froid était trop vif pour permettre de se faire longtemps voiturer, et il fallait bientôt se remettre à courir. La rapidité de leur marche fut telle que, bien qu’ils eussent quitté la hutte dans la soirée, ils avaient fait au moins trente _illes avant la nuit. Ils campèrent après avoir passé la Rivière aux Coquilles. Milton, qui désirait ardemment parvenir au fort A
. temps pour avoir sa part des réjouissances de Noël, se leva au milieu de la nuit et réussit à persuader Ii Bruneau que l’aube allait paraltre. lis attelèrent donc leurs chiens et reparUrent ; mais, Ii leur grande surprise, ce fut la lune q_i se montra et Don pas le soleil. Ils n’en continuèrent pas moins leur route et virent le soleil apparaltre quelques heures plus tard. Bref, ils arrivèrent à Carlton juste à temps pour partager le dlner de Noël de )1. Lillie, a_’aDt accompli, dans l’espace incroyablement conrtde vingt-six heures, un voyage de quatre-vingts milles.
La Ronde vint les retrouver le 17 et, le lendemain, il partait avec Bruneau pour sa destination lointaine. Ils emmenaient avec eux deux traîneaux et les meilleurs chiens de trait qu"ils eussent pu se procuNr Ii Carltono Ds se proposaient de rapporter quelques sacs de farine et trente ou quarante livres de thé. Avec l’allée et le retour, c’était un voyage de douze cents milles (cinq cents lieues environ), qui devait leur prendre au moins deux
mois. La neige était alors devenue si profonde qu"il fallait doa
1. Cet 6tablissement n’est pas celui du m6me nom qui est dans le Wiscoom
(p. 9). Il se trouve &11 nord de Carlton, près du lac La Crosse, d’où sort le Churchill. (Trad.)
