Page:Milton - Cheadle - Voyage de l’Atlantique au Pacifique.djvu/164

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

16"


DB’ L’ATLANTIQUE


le grognement des chiens nous tira du sommeil et que nous entendlmes quelqu’un se glisser doucement dans la hutu. n y faisait une obscurite complète. Milton, sautant à bas du lit, battit le briquet et nous vlmes le Chasseur, avec son beau-père et toute sa famille. Ils avaient appris, par les deux jeunes Indiens qui nous avaient fait visite ce jour-là, le retour de La Ronde, et, sans retard, ils étaient venus lui soubaiur la bienvenue et prendre leur part des bonnes choses qu’il avait apportées. Nous montrâmes notre _écontentemert d’_tre ainsidérangés et, tout pleins de honte de leur conduite, ces braves gens se couchèrent paisiblement à terre pour dormir.

La Ronde fut sérieusement malade durant plusieurs jours. Après sa convalescence, nous reprlmes la vie de trappeur en la variant de temps en temps par la chasse aux rats musquès, dont la saison était arrivée. Quoiqu’ils aient une odeur assez forte, ils sont loin d’_tre à dédaigner. Ces animaux sont tr_s. nombreux sur tous les lacs, pointillent de leurs demeures en roseaux, semblables à autant de veilloLtes, la surface de la glace en hiver. Ils les bâtissent dès que la glace est formée ; les garnissent de mousse tendre et de doux gazon, et y serrent les provisions de plantes aquatiques dont ils font leur nourriture. Un trou dans la glace assure leurs communications avec l’eau et, de distance en distance, ils pratiquent des soupiraux, recouverts de plus petits tas de roseaux coupés, ayant à pE :u près l’apparence d’une taupinière. Tant qu’il gèle fort, la demeure du rat musqué est inattaquable ; mais, dès que les rayons du soleil augmentent de pouvoir, les ennemis font brèche à travers

les murailles qui s’amollissent par le dégel. Le renard, le wolverène et le foutereau font donc, à la fin de l’hiver, leur proie du rat musqué ; q\\ant à l’Indien, armé d’une lance longue, mince, barbelée à la pointe, il s’approche a"ec précaution du logis de la famille et, plongeant son arme au beau milieu, il en retire souvent deux ou trois vie limes d’un seul coup.


_