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DB L’ATLANTIQUE


reté, sans éveiller l’attention, sur un endroit exposé, et on ne s’aperçoit de sa présence que par une vive piq6re, pareille à celle d’une aiguille, et qui fait tressaillir le patient. Cependant cette piq6re ne laisse pas après elle, comme celle des moustiques, de l’inflammation ni de l’enOure. L’été, ces insectes font horriblement souffrir les chevaux, dont le col, qu’ils ne peuvent défendre avec la _te ni avec la queue, se couvre de grappes formées par ces vampires et toutes dégou\tanles de sang.

Quand nous eûmes passé le Mac Leod, nous conlinuAmes l

remonter le long de la rive gauche ou occidentale. La route était devenue pire qu’aucune de celles que nous eussions vue encore. Le sol était marécageux et les sapins trop rapprochés. Le sentier n’était ouvert que dans une largeur suffis,mle pour laisser pa !ser un cheval et son bagage, encore était-il encom

bré de racines et d’arbres tombés. Dans cette région, jamais les voyageurs ne s’arrêteront pour enlever un obstacle qu’uo cheval peut à la rigueur franchir en sautant ou en grimpant pdr-dessus. La croOte moussue ayant été enfoncée par des piétinements réitérés, les chevaux entrent jusqu’aux jarrets.dans Je marais qu’elle recouvre, attendu que la véritable muraill_

d’arbres serrés qui s’élève de chaque cOté les empkhe de passer sur une terre plus ferme. En général, une journée de voyage sur le chemin de Jasper House se passe à se débattre au milieu du marais, exercice varié par les sauts et les plongeons qU’OD

fait par-dessus le bois, qui gU, couché, empilé, entrelacé de toutes parts, au travers du sentier. Les chevaux demeurent embourbés, culbutent avec fracas parmi les troncs, ou, poussés au désespoir, ils ee jettent de côté, au milieu de l’épaisseur de la forêt ; mais ils ne tardent pas à y être retenus par leurs bagages, qui s’embarrassent dans quelque étroit passage entre des arbres contigus.

Le 16, nous atteignions un endroit où, la rivière remontant