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DE L’ATLANTIQUE


tance de trois à quatre cents milles, que couvrent des forHs presque impénétrables, ils n’ont avec lui que peu de relations, De temps en temps, un Chouchouap des Montagnes Rocheuses fait le long et difficile voyage de Kamloups sur la Thompson, pour aller chercher une femme ; mais, de tous ceux que nous avons rencontrés, une seule personne avait vu cette ville. C’était une vieille femme de La Cache de la nte-Jaune qui, née àKamloups, avait épousé un Chouchouap des montagnes ; mais jamais elle n’était retournée dans les lieux où s’était écoulée sa jeunesse.

Lorsque les pionniers de la Compagnie de la baie de Hudson

avaient découvert ces singuliers Indiens, ils ne leur avaient trouvé d’autres v_tements que de petites robes faites avec la peau des marmottes de la montagne. Ces malheureux erraient nu-pieds sur les pointes _es rochers, sur la neige et maIgre le froid perçant du vent du nord. Quand ils campent la nuit, au lieu de rechercher l’abri des forêts, ils choisissent ordinairement l’espace ]e plus découvert. Au milieu de ce bivac, ils allument un petit feu et se couchent dans la neige les pieds au feu comme les rayons d’une roue, chaque individu à part, en.. veloppé dans sa robe de marmotte, la femme sans son mari et l’enfant sans sa mère. Ils vivent en chassant les moutons gris, les moutons blancs 1 et les marmottes ; nombre de ceUI qui partent chaque année ne reviennent jamais. Comme nos chasseurs de chamois dans les Alpes, on en trouve qui sont déchirés en pièces à la base des hauteurs à peu près inaccessibles sur lesquelles ils ont poursuivi leur gibier ; d’autres ne laissent aucune trace. Jadis les Chouchouaps de Jasper-House formaient une trentaine de familles ; aujourd’hui, on n’en compte pas trente individus. Séparés par d’immenses distances de tous les autres Indiens, ils sont paisibles et honn6tes ; Us ignorent le


1. Voir la note, p.226.