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DE L’ATLANTIQUE


dans le Fraser et fut emporté assez loin par le courant. fi finit par prendre pied sous le rivage et nous réUEstmes à le hisser avec des cordes jusqu’à nous.

Le lendemain II> juillet, nous continuâmes notre lutte contre les inondations. les abatis d’arbres et les débris de toute sorte ; mais nous Omes une perte irréparable. Nous avions pris en main les chevaux qui porlaient la farine et le pemmican afin d’empê

cher qu’en se jetant, comme la veille, dans l’eau profonde ils n’endommageassent, et m_me ne nous fissent perdre, nos approvisionnements. Deux des autres qui n’étaient pas tenus, Bucéphale et celui que nous avions trop justement surnommé Giscouékarn ou le fou, perdirent la rive, tombèrent dans le courant et furent emportés en un inslant. Bientôt ils étaient hors de vue. L’Iroqùois et le jeune Assiniboine s’élancèrent à leur poursuite, tandis que nous marchions avec le reste des chevaux. Environ un demi-mille plus bas, nous revlmes nos animaux qui avaient pris pied sur un haut fond, au milieu du torrent. Comme nous arrivions alors dans un de ces rares jardins que la nature a pris soin d’embellir de fleurs et d’enrichir de fraises au cœur des moniagries, nous y Ornes not_e bivae. Nous étions en pleine vue des deux Mtes qui se tenaient dans le fleuve, et nous espérions qu’eUes seraient tentées de rejoindre leurs comp88Dons

suf le rivage. Bucéphale en effet, après avoir henni, se mit à nager vers oous ; mais Giscouékarn le fou, au lieu de prendre la bonne direction, s’étant lancé au milieu du torrent, Bucéphale, après un moment d’hésitation, se détourna et le suivit dans le courant dont la force était irrésistible. Tous deux s’en allaient à la dérive, bien plus rapidement que nous ne pouvions marcher ; nous ne voyions plus au loin que leur bagage, sautant comme des bouchons dans le bouillonnement des eaux.

L’Assiniboine courait en avant ; il nous laissa bientôt tous loin derrière lui, car il avait une merveilleuse adresse pour surmonter les obstacles. Nous ne comprenions rien _ l’étan