Page:Milton - Cheadle - Voyage de l’Atlantique au Pacifique.djvu/289

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Ions et nos moccasins qui commençaient à tomber en morceaux. Avant de nous rouler dans nos couvertures, nous couronnâmes les jouissances de cette journée en fumant. Depuis des semaines déjà. nous n’avions plus de tabac, mais nous nous en procurâmes le goût en pilant une ou deux pipes de terre noires et bien culottées, dont nous mélâmes la poussière au kinnikinnick. Sans doute c’était tuer la poule aux œufs d’or. Aussi, comme le kinnikiunick pur ne pouvait pas contenter nos g06ts, nous réso16mes de mettre de côté nos pipes pour des jours plus heureur. Nous nous Omes méme du tM. Il est vrai que ce n’était pas la brune décoction de ce thé noir des Chinois que dégustent les jeunes gens dépensiers, ni ce pâle breuvage dont se contentent les jeunes filles ménagères et bonnes à marier ; nous n’avions que le thé des muskegs à l’usage des Indiens. On le fait avec les feuilles et les fleur ! d’une petite azalée blanche qui poussait en quantités considérables dans un sol marécageUJ’, tout près du camp. En somme, cette décoction remplace assez bien le thé et nous en devînmes très-friands. Elle a le goût du thé noir ordinaire. où on aurait mis un peu de séné.

Vers midi, le lendemain, notre provision de viande était desséchée. n n’yen avait guère ; Il peine une quarantaine de livres. Ce cheval était si petit et si maigre ! Il fut donc convenu que nous continuerions à ne prendre qu’un mince roubébou deux fois par jour. Mais nous avions deux haches à présent. L’Assiniboine, dont la main était presque guérie, et Cheadle partirent donc en avant pour ouvrir le passage, et nous rentrâmes dans la forM, suivant toujours la vallée de la Thompson. Nous retrouvâmes les m_mes difficultés et les mémes contre-temps qu’auparavant ; les chevaux se montraient aussi vicieux et aussi obstinés que jamais. Heureusement, le temps restait beau et extrémement chaud. Le second soir après avoir quitté le Camp du Cheval Noir, comme nous appelions le lieu où le Petit Noir avait trouvé la mort, L’Assiniboine, épuisé par un labeur continuel, perdit