Page:Mirbeau - Consultation, paru dans l’Écho de Paris, 10 novembre 1890.djvu/10

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Le Client

C’est juste… (Un silence.) Mais revenons à la question qui m’amène… Tout est parfaitement entendu, n’est-ce pas, cher ami ?… Et j’espère que les choses iront au mieux !…

Le Docteur

Je l’espère aussi…

Le Client (ému)

Quelle joie pour ma pauvre amie !… (Il serre les mains du docteur.)… Et quelle reconnaissance !…

Le Docteur

Je ne fais que mon devoir.

Le Client

Non… non !… Ne diminuez pas le mérite de votre dévouement !… C’est très beau… C’est très grand… c’est héroïque… (Serrant de nouveau la main du docteur) C’est sublime, ce que vous faites là !… Croyez bien qu’elle et moi, nous saurons apprécier… Ah ! elle est si charmante, mon amie, si spirituelle, si artiste, si intrépide dans la vie !… C’est une femme exceptionnelle, vous verrez, et qui vous étonnera par la hauteur de ses idées, et la noblesse de ses sentiments… Une femme rare, allez !… Une femme unique !…

Le Docteur (après un geste d’assentiment)

Je suis tout à sa disposition… Voyons, avez-vous pensé au nécessaire ?