Page:Mirbeau - L’Abbé Jules, éd. 22, Ollendorff.djvu/264

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— Oh ! monsieur l’abbé !… Oh ! cher monsieur l’abbé !… Je ne mérite pas… je… je…

— Et vous savez que je suis malade, que je n’en ai pas pour longtemps !…

— Oh ! protesta le curé… Dieu ne voudra pas… mais en vérité ! je… je…

Un « T’z’imbéé…cile » goguenard et sifflant lui coupa la parole, et il se sentit poussé vers la porte par Jules qui disait dans un ricanement :

— Allez-vous-en !… Vous aviez cru ?… Ha ! ha !… Allez-vous-en !

Cette anecdote amusa beaucoup le cousin Debray, qui s’imaginait avoir lu Voltaire, jadis, et qui trouva que Jules était, plus que jamais, un nom de Dieu de gaillard ! Souvent il venait aux Capucins, braillant, crachant, sacrant, cherchant dans la cour et sous l’herbe des allées, des piquets de putois, des traces de belette. Pour flatter l’amour-propre de mon oncle, le capitaine s’extasiait sur tout, vantait, avec une concision et une délicatesse militaires, les arbres de la propriété, les murs, la bonté du sol, la grâce de la girouette, la hauteur des plafonds, et il s’écriait, chaque fois, en désignant la prairie et le cirque d’arbres qui l’entourait :

— Tout de même, tu as une nom de Dieu de vue !… C’est d’un nom de Dieu de calme, ici !… Bougre ! on serait rudement à son aise, ici, pour empailler des putois !…

Plus rarement l’abbé recevait la visite des Servières. Auprès de la jolie Mme  Servières, ses angles s’arron-