étoilée. Je me souviens que, dans les champs, les grillons chantaient et que, très loin, à la lisière du bois, j’entendais le chat-huant sonnant les heures nocturnes… Malgré mon obésité, je marchais allègrement, tout heureux de décrasser mes poumons à cet air limpide, à cet air lustral des belles nuits d’été… Quand j’arrivai devant le château, je vis qu’il y avait de la lumière aux fenêtres de ma chambre… Cela m’étonna, car, à cette heure tardive tout le monde devait dormir depuis longtemps, et puis, pourquoi ma chambre était-elle éclairée ? Oui, pourquoi ma chambre ?… Très intrigué, j’allai quérir une échelle ; je rappliquai contre le mur et montai avec d’infinies précautions… Or, voici ce que distinctement j’aperçus : sur le lit défait, et dont les draps tombaient, couvrant le parquet tout autour, sur mon lit, un homme tout nu, et cet homme c’était le colporteur, sur mon lit une femme toute nue, et cette femme, c’était Rosalie… Ils devaient être épuisés de fatigue, car ils dormaient profondément, l’un près de l’autre, allongés, les bras collés au corps, comme des cadavres. Je les contemplai, longtemps, souhaitant qu’ils se réveillassent… Ainsi le colporteur était revenu !… De quel bagne, de quelle tanière, du fond de quel trou noir ?… Que m’importait !… Il était revenu et il était là !… Du haut de mon
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