Page:Mirbeau - Le Jardin des supplices.djvu/124

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logy. À l’hôtel où je me renseignai, j’appris, en effet, que sir Oscar Terwick était un homme considérable, auteur de travaux renommés, un très grand savant, en un mot. Je résolus de l’aller voir. Une telle visite ne pouvait plus m’être dangereuse, et puis je n’étais pas fâché de connaître, de toucher un véritable embryologiste. Il demeurait loin, dans un faubourg appelé Kolpetty et qui est, pour ainsi dire, le Passy de Colombo. Là, au milieu de jardins touffus, ornés de l’inévitable cocotier, dans des villas spacieuses et bizarres, habitent les riches commerçants et les notables fonctionnaires de la ville. Clara désira m’accompagner. Elle m’attendit, en voiture, non loin de la maison du savant, sur une sorte de petite place ombragée par d’immenses tecks.


Sir Oscar Terwick me reçut poliment — sans plus.

C’était un homme très long, très mince, très sec, très rouge de visage, et dont la barbe blanche descendait jusqu’au nombril, coupée carrément, ainsi qu’une queue de poney. Il portait un large pantalon de soie jaune, et son torse velu s’enveloppait dans