Page:Mirbeau - Le Journal d’une femme de chambre.djvu/124

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J’ai répliqué :

— Si Madame me croit une voleuse, Madame n’a que me donner mon compte.

Madame m’a arraché des mains l’assiette de pruneaux.

— Monsieur en a mangé cinq ce matin… il y en avait trente-deux… il n’y en a plus que vingt-cinq… vous en avez donc dérobé deux… Que cela ne vous arrive plus !…

C’était vrai… J’en avais mangé deux… Elle les avait comptés !…

Non !… De ma vie !…