Page:Mirbeau - Le Journal d’une femme de chambre.djvu/497

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dre, ma lampe charbonne, et je n’ai plus ni bois, ni huile. Je vais me coucher… Mais j’ai trop de fièvre dans le cerveau, je ne dormirai pas. Je rêverai à ce qui est en marche vers moi… je rêverai à ce qui doit arriver demain… Au dehors, la nuit est tranquille, silencieuse.. Un froid très vif durcit la terre, sous un ciel pétillant d’étoiles. Et Joseph est en route, quelque part dans cette nuit… À travers l’espace, je le vois… oui, réellement, je le vois, grave, songeur, énorme, dans un compartiment de wagon… Il me sourit… il s’approche de moi, il vient vers moi… Il m’apporte enfin la paix, la liberté, le bonheur… Le bonheur ?

Je le verrai demain…