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ON DEMANDE UN EMPEREUR


Allons bon ! voilà que j’ai découvert M. Ernest La Jeunesse ! De hardis penseurs l’affirment, et M. Paul Brulat le confirme, et c’est encore une de ces choses dont je ne me relèverai pas. Misère de moi ! Quelle sotte rage aussi me pousse à toujours découvrir, sans raison, des tas de choses et des tas de gens, pêle-mêle, au risque d’attirer sur moi trop de haine, et le terrible éclair du foudroyant monocle de M. Georges Duval, et la diabolique torche de M. Torchet ? J’ai donc découvert M. Ernest La Jeunesse ; je l’ai découvert, comme l’alchimiste Brandt découvrit le phosphore, sans le savoir, ce qui est bien plus beau. Mais que vont dire M. Gaston Deschamps, qui croyait l’avoir découvert le premier ; M. Larroumet, le second ; M. Doumic (ah ! que le Doumic est triste, le soir !), le troisième ? Ils ne vont pas être contents, car, bien