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Il nous faut de l’amour,

N’en fût-il plus au monde. Ludovic Halévy

À part quelques rares exceptions, peu encouragées d’ailleurs, la littérature ne s’élève guère dans la région supérieure des idées, des connaissances expérimentales et des hautes spéculations psychiques. Elle demeure, immuablement, à l’état de divertissement public. Son rôle social est d’amuser les oisifs et les passants, de faire rêver les femmes ; elle ne l’entend pas autrement. Si, parfois, elle tente une incursion timide dans le domaine intellectuel, la critique, chargée de veiller au bon ordre littéraire, pousse des cris d’alarme. Il lui faut de l’amour. Et le public, qui lit et qui achète, répète avec la critique : « Il me faut de l’amour. »