Page:Mirbeau - Protégeons-nous les uns les autres, paru dans Le Journal, 25 février 1894.djvu/12

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Oui, que n’inventera pas cette science destructive qui ouvre, chaque jour, à l’activité humaine, à sa dispersion dans le monde des horizons nouveaux, illimités et maudits ? Le rêve de M. Méline était qu’il n’y eût rien de tout cela, et qu’une inviolable muraille entourât la France, désormais protégée contre les tentatives commerciales de l’étranger. Plus de chemins de fer, les canaux comblés, les ports fermés, le télégraphe, le téléphone détruits. Les routes intérieures semblaient à M. Méline un progrès déjà excessif, mais pourtant tolérable, quoique elles conservassent encore un vilain air de libre-échange. Et les lentes pataches