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ACTE DEUXIÈME


Le lendemain matin.

Un petit salon Louis XVI richement meublé de meubles anciens, mais avec des détails qui choquent çà et là. Les murs du fond garnis de panneaux de soie ancienne… À gauche, grande porte ouverte sur un autre salon, également luxueux. Autre porte communiquant avec le cabinet d’Isidore Lechat. À droite, haute fenêtre donnant sur le parc qu’on aperçoit dans le soleil. Sur une console ancienne de grand prix, un Amour en terre cuite, outrageusement moderne, maniéré et ridicule, offrant une rose. À côté de bibelots très beaux, tout un bric-à-brac cher et hurlant. Sur les murs de droite et de gauche, des portraits anciens représentant des princesses et des seigneurs d’autrefois. Un portrait en pied d’Isidore Lechat, bien en évidence, flanqué de deux réflecteurs électriques.



Scène première


GERMAINE, L’INTENDANT
Au lever du rideau, Germaine est assise devant une table. Elle feuillette distraitement un livre illustré. Puis elle se lève, marche vers la fenêtre, regarde, agitée, impatiente, comme si elle attendait quelqu’un. L’intendant sort du cabinet d’Isidore, une serviette sous le bras. Il salue Germaine silencieusement, sans s’arrêter, se dirigeant vers la porte du fond.)


GERMAINE

Monsieur de la Fontenelle ?