Page:Mirbeau - Théâtre I.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ISIDORE

Je le crois… Ah ! c’est beau, les voyages… il n’y a rien, comme les voyages, pour meubler l’esprit d’un jeune homme…

LE MARQUIS

Et puis… cela fait passer le temps… Les brousses de l’Indo-Chine sont souvent moins dangereuses à traverser que les boudoirs parisiens…

ISIDORE

Vous avez raison… parce que là où il y a du boudoir… il y a de la femme… et là où il y a de la femme… il y a…

LE MARQUIS

Du pigeon…

Ils rient.
ISIDORE

Ou du lapin… (Ils rient.) C’est moins dangereux que le pigeon.

Ils semblent maintenant très à l’aise, très en confiance.
LE MARQUIS

Eh bien… mon cher monsieur Lechat… je suis vraiment très heureux de vous voir… (Un temps.)… très heureux… (Un autre temps.)… Outre le plaisir que cette visite me procure…

ISIDORE

Vous pouvez dire : Nous… monsieur le marquis…