Page:Mirbeau - Théâtre I.djvu/202

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merveilleuses affaires… tous les deux !… Ah ! sapristi !… Et, tenez, l’hôtel des Porcellet… ce superbe hôtel que feu votre frère, après le krach, vendit au prince Kartdoff… va être remis en vente… dans quelques mois…

LE MARQUIS

Ah !…

ISIDORE

Vous ne le saviez pas ?

LE MARQUIS

Du tout…

ISIDORE, avec un sourire engageant.

Vous voyez… Il faut que ce soit moi qui me préoccupe… et vous mette au courant des affaires de la famille… Cet hôtel… je pourrais le racheter… et le déposer… pierres, meubles, collections… dans la corbeille de noces de ma fille… Un cadeau vraiment royal !… Et que ne ferions-nous point ? Unis par les liens du sang… et par des intérêts communs… nous irions ensemble à la conquête du monde… tout simplement… (Un petit silence… Le marquis est toujours songeur.)… Remarquez que dans cet échange que nous faisons… vous donnez autant que je donne… Par conséquent, correction parfaite de part et d’autre… Et même si nous évaluons en argent ce que vous apportez, et c’est là qu’il faut toujours en venir, car tout a une valeur représentative de numéraire, votre apport est, peut-être, plus considérable que le mien… Calcul facile et qui doit apaiser toutes vos susceptibilités… (Le marquis hoche la tête.) Donc… si quelqu’un est acheté dans cette affaire… ce n’est pas vous… c’est moi… (Le marquis regarde Lechat avec