Page:Mirbeau - Théâtre I.djvu/229

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ISIDORE

Oui !… oui !… Mais comment donc ?… Le coup est classique… Il y a une faute… Réparons-la en famille… et embrassons-nous avec les millions du père Lechat… Voilà, hein ?… Tu as fait un mauvais calcul…

LUCIEN

Vous vous trompez, monsieur… Je n’ai fait aucun calcul…

ISIDORE

C’est ça !…

LUCIEN

Germaine renonce, à tout jamais, à sa part dans votre fortune.

GERMAINE

Depuis que j’existe, j’y ai renoncé !…

ISIDORE

Je me passe de sa renonciation… (À Lucien.)… C’est moi qui la déshérite… Et ne va pas t’imaginer au moins… (Désignant Germaine.)… elle, elle ne comprend rien… mais toi… ne va point t’imaginer qu’on ne peut pas déshériter sa fille !… Il y a la loi, oui… mais il y a les hommes de loi… J’ai réussi avec eux des tours plus difficiles…

GERMAINE

J’y compte bien !

ISIDORE, à Lucien.

Et pas un sou, jamais… tu entends ?… Jamais elle n’aura un sou de moi…