Page:Mirbeau - Théâtre II.djvu/116

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Louis Thieux

Oui, oui… Un grand malheur, monsieur Robert…

Geneviève, déposant le panier sur la table.

Eh bien ?… Voyons ?… comment va-t-elle, ce soir ?…

Louis Thieux

Ah ! mademoiselle… très mal… Très mal…

Geneviève

Mais enfin, qu’a-t-elle ?

Louis Thieux

Elle a, mademoiselle Geneviève… qu’elle est usée… qu’elle n’a plus de forces… plus de vie… Elle s’en va de trop de fatigues et de trop de peines…

Geneviève

Vous vous alarmez sans raison, je suis sûre… Du repos, des fortifiants… Justement, je lui apportais du vieux vin, un tas de bonnes choses qui la remettront…

Louis Thieux

Oh ! mademoiselle… Vous êtes bien trop bonne… Elle ne peut plus rien prendre… Elle est perdue.

Geneviève

Vraiment ?… Vous n’imaginez pas comme cela me fait du chagrin… C’est que vous êtes de vieux fidèles d’ici, vous… de braves gens qu’on aimait bien… Est-ce que je pourrais la voir…

Louis Thieux

Certainement, mademoiselle…