Page:Mirbeau - Théâtre II.djvu/148

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La Mère Cathiard

Bonté du ciel !… Si vous croyez qu’ils viennent me conter leurs affaires… Ah ! bien oui !… Tenez, je vais vous dire ce que je crois… Je crois que c’est des machines comme ça… pour rire… et qu’il n’y aura pas plus de grève que dans le creux de ma main… Après la réponse de votre père aux délégués… ils vont réfléchir… pensez bien…

Geneviève

Ils auront raison… Mon père est à bout de patience… Il a fait tout ce qu’il a pu… il a fait plus qu’il ne pouvait même… S’ils s’entêtent, il les brisera…

La Mère Cathiard

Ben oui… ben oui…

Geneviève

Et votre fils ?

La Mère Cathiard

Mon fils ?…

Geneviève

Eh oui, votre fils… Vous n’allez pas me raconter que vous ne savez rien de votre fils ?…

La Mère Cathiard, un peu gênée.

C’est jeune… c’est faible… ça n’a pas de tête… ça se laisse entraîner par les uns, par les autres… Mais, dans le fond, c’est solide, allez… C’est bon… Oh ! pour ça !…