Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/63

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Courtin, reprenant sa marche.

Laisser une enfant tout un jour… et toute une nuit… dans un placard !… (Levant les bras.) Je n’ai jamais vu ça !… On n’a jamais vu ça !… Eh bien, c’est du joli… du joli !… (S’arrêtant devant Mlle Rambert.) Qui est cette petite ?… Comment s’appelle-t-elle ?

Mademoiselle Rambert

Caroline Mezy !

Courtin

Caroline Mézy ?… (Il fait un geste exprimant qu’il ne la connaît pas.) A-t-elle des parents ?

Mademoiselle Rambert

Sa mère…

Courtin

À Paris ?

Mademoiselle Rambert

Elle était placée à Paris… Une coureuse… Elle est partie en province… je ne sais où…

Courtin

Personne ne vient la voir ?

Mademoiselle Rambert

Jamais… heureusement…

Courtin, allant et venant.

Enfin… Comment peut-on oublier une enfant dans un placard ? C’est inimaginable !… On nous traitera de bourreaux…

Mademoiselle Rambert, calme.

Monsieur le président, c’est une punition réglementaire…