Page:Mirbeau - Tous patriotes, paru dans l’Écho de Paris, 30 juin 1891.djvu/9

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condamnant Turpin ? On a condamné la Patrie !

Deuxième patriote

C’est à n’y rien comprendre !… Et Triponé, qui était de la Ligue !… On ne peut pas dire qu’il fut traître celui-là !

Premier patriote

Et le plus fort, voyez-vous, c’est qu’on a laissé tranquille ce misérable Gourmont !

Deuxième patriote

Gourmont ? Qu’est-ce que c’est encore que celui-là.

Premier patriote

Vous n’avez donc pas lu le Moniteur de l’armée ?

Deuxième patriote

Ma foi non !…

Premier patriote

Eh bien, je ne sais pas au juste ce que c’est que ce Gourmont… Mais, d’après le Moniteur de l’armée, je crois bien que c’est une espèce de bandit, qui a livré à l’Allemagne l’Alsace et la Lorraine, et qui tripotait avec le Guillaume, pour lui vendre la Champagne !

Deuxième patriote

Non, vrai ?