Page:Mirecourt - Béranger.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ruine. Le bruit se répandit que la maison de son éditeur venait de suspendre ses payements. Il était menacé de perdre dix-huit mille francs, seule ressource qu’il eût pour l’avenir.

Instruit du chagrin de Béranger, et sachant qu’on ne réussirait point à lui faire accepter un secours, Laffitte appela dans son cabinet Hector Bossange, libraire qui commençait à jouir de quelque renom.

— Voici, dit-il en ouvrant sa caisse, dix-huit billets de mille francs. Serrez-les dans votre portefeuille, et allez de ce pas chez Béranger. Vous lui proposerez de vous mettre au lieu et place des frères Beaudouin pour exploiter ses œuvres pendant trois années consécutives, à raison de six mille francs par an. Il acceptera, et vous me rembourserez quand les bénéfices de la