Page:Mirecourt - Gérard de Nerval.djvu/52

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Dieu. Il avait été riche un instant ; mais par goût, par passion, par instinct, il n’avait pas cessé de mener la vie des plus pauvres diables. Seulement il avait obéi plus que jamais au caprice, à la fantaisie, à ce merveilleux vagabondage dont ceux qui l’ignorent disent tant de mal. Au lieu d’acheter avec son argent de la terre, une maison, un impôt à payer, des droits et des devoirs, des soucis, des peines et l’estime de ses voisins les électeurs[1], il avait acheté des morceaux de toiles peintes, des fragments de bois vermoulu, toutes sortes de souvenirs des temps passés, un grand lit de chêne sculpté du haut en bas ; mais le lit acheté et payé, il n’avait plus eu assez d’argent pour acheter de quoi le garnir,

  1. Gérard de Nerval a été électeur de 1830 à 1834.