Page:Mirecourt - Gérard de Nerval.djvu/74

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monnaie de billon française contre des kreutzers.

La nuit tombe. Il distingue aux dernières lueurs du crépuscule un grand individu, chargé d’un havre-sac, qui s’approche, règle son pas sur le sien, et lui demande où il va.

Gérard frissonne.

Son extérieur ne manque pas d’une certaine élégance : on peut le prendre pour quelque châtelain du voisinage qui s’est attardé en herborisant dans les bois. Il se hâte d’ôter à son compagnon nocturne toute idée de portefeuille garni ou de bourse pleine.

— Je suis artiste, lui dit-il, et je voyage pour mon instruction.

— Moi, je suis ouvrier graveur.