Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/362

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longtemps je tâche à le comprendre,
Et si plus je l’écoute, et moins je puis l’entendre :
Je vois bien à la fin que je m’en dois mêler.
(Allant se mettre entre Lélie et sa maîtresse.)
Répondez-moi par ordre et me laissez parler.
(À Lélie.)
Vous, qu’est-ce qu’à son cœur peut reprocher le vôtre ?

Lélie

Que l’infidèle a pu me quitter pour un autre :
Que lorsque sur le bruit de son hymen fatal,
J’accours tout transporté d’un amour sans égal,
Dont l’ardeur résistait à se croire oubliée,
Mon abord en ces lieux la trouve mariée.

La suivante

Mariée, à qui donc ?

Lélie
, montrant Sganarelle.

Mariée, à qui donc ? À lui.

La suivante

Mariée, à qui donc ? À lui. Comment à lui.

Lélie

Oui-da.

La suivante

Oui-da. Qui vous l’a dit ?

Lélie

Oui-da. Qui vous l'a dit ? C’est lui-même, aujourd’hui.

La suivante
, à Sganarelle.

Est-il vrai ?

Sganarelle

Est-il vrai ? Moi, j’ai dit que c’était à ma femme
Que j’étais marié.

Lélie

Que j'étais marié. Dans un grand trouble d’âme,
Tantôt de mon portrait je vous ai vu saisi.

Sganarelle

Il est vrai, le voilà.

Lélie

Il est vrai le voilà. Vous m’avez dit aussi,