Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/494

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Lisandre.
Les pas donc...  ?
Éraste.
N’ont rien qui ne surprenne.
Lisandre.
Veux-tu, par amitié, que je te les apprenne  ?
Éraste.
Ma foi, pour le présent, j’ai certain embarras...
Lisandre.
Eh bien  ! Donc, ce sera lorsque tu le voudras.
Si j’avois dessus moi ces paroles nouvelles,
Nous les lirions ensemble, et verrions les plus belles.
Éraste.
Une autre fois.
Lisandre.
Adieu  : Baptiste le très-cher
N’a point vu ma courante, et je le vais chercher.
Nous avons pour les airs de grandes sympathies,
Et je veux le prier d’y faire des parties.
(il s’en va chantant toujours.)
Éraste.
Ciel  ! Faut-il que le rang, dont on veut tout couvrir,
De cent sots tous les jours nous oblige à souffrir,


Et nous fasse abaisser jusques aux complaisances
D’applaudir bien souvent à leurs impertinences  ?

Acte I , scène IV .

La Montagne.
Monsieur, Orphise est seule, et vient de ce côté.
Éraste.
Ah  ! D’un trouble bien grand je me sens agité  :
J’ai de l’amour encor pour la belle inhumaine,
Et ma raison voudroit que j’eusse de la haine.
La Montagne.
Monsieur, votre raison ne sait ce qu’elle veut,
Ni ce que sur un cœur une maître