Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/497

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Qu’à l’heure de ma part tu l’ailles appeler  :
Tu sais qu’en pareil cas ce seroit avec joie
Que je te le rendrois en la même monnoie.
Éraste, après avoir un peu demeuré sans parler.
Je ne veux point ici faire le capitan  ;
Mais on m’a vu soldat avant que courtisan  ;
J’ai servi quatorze ans, et je crois être en passe
De pouvoir d’un tel pas me tirer avec grâce,
Et de ne craindre point qu’à quelque lâcheté
Le refus de mon bras me puisse être imputé.
Un duel met les gens en mauvaise posture,


Et notre roi n’est pas un monarque en peinture  :
Il sait faire obéir les plus grands de l’état,
Et je trouve qu’il fait en digne potentat.
Quand il faut le servir, j’ai du cœur pour le faire  ;
Mais je ne m’en sens point quand il faut lui déplaire  ;
Je me fais de son ordre une suprême loi  :
Pour lui désobéir, cherche un autre que moi.
Je te parle, vicomte, avec franchise entière,
Et suis ton serviteur en toute autre matière.
Adieu. Cinquante fois au diable les fâcheux  !
Où donc s’est retiré cet objet de mes vœux  ?
La Montagne.
Je ne sais.
Éraste.
Pour savoir où la belle est allée,
Va-t’en chercher partout  : j’attends dans cette allée.

Acte II , scène première .

Éraste.
Mes fâcheux à la fin