Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/573

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va plus avant lorsque l’on le veut bien.

Arnolphe, sans le voir.

Si...

Le Notaire, Arnolphe l’apercevant.

Pour le préciput, il les regarde ensemble.
Je dis que le futur peut comme bon lui semble
Douer la future.

Arnolphe, l’ayant aperçu.

Euh ?

Le Notaire.

Il peut l’avantager
Lorsqu’il l’aime beaucoup et qu’il veut l’obliger,

Et cela par douaire, ou préfix qu’on appelle,
Qui demeure perdu par le trépas d’icelle,
Ou sans retour, qui va de ladite à ses hoirs,
Ou coutumier, selon les différents vouloirs,
Ou par donation dans le contrat formelle,
Qu’on fait ou pure et simple, ou qu’on fait mutuelle.
Pourquoi hausser le dos ? Est-ce qu’on parle en fat,
Et que l’on ne sait pas les formes d’un contrat ?
Qui me les apprendra ? Personne, je présume.
Sais-je pas qu’étant joints, on est par la Coutume
Communs en meubles, biens immeubles et conquêts,
À moins que par un acte on y renonce exprès ?
Sais-je pas que le tiers du bien de la future
Entre en communauté pour...

Arnolphe.

Oui, c’est chose sûre,
Vous savez tout cela ; mais qui vous en dit mot ?

Le Notaire.

Vous, qui me prétendez faire passer pour sot,

En me haussant l’épaule et faisant la grimace.

Arnolphe.

La peste soit fait l’homme, et sa chienne de face !
Adieu : c’est le moyen de vous faire finir.

Le Notaire.

Pour dresser un contrat m’a-t-on pas fait venir ?

Arnolphe.