Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/150

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Sganarelle, faisant semblant de ne pas entendre

Je l’abandonne.

Lisette

Un mari.

Sganarelle

Je la déteste.

Lisette

Un mari.

Sganarelle

Et la renonce pour ma fille.

Lisette

Un mari.

Sganarelle

Non, ne m’en parlez point.

Lisette

Un mari.

Sganarelle

Ne m’en parlez point.

Lisette

Un mari.

Sganarelle

Ne m’en parlez point.

Lisette

Un mari, un mari, un mari.



Scène 4

Lisette, Lucinde.
Lisette

On dit bien vrai qu’il n’y a point de pires sourds que ceux qui ne veulent point entendre.

Lucinde

Hé bien ! Lisette, j’avais tort de cacher mon déplaisir, et je n’avais qu’à parler pour avoir tout ce que je souhaitais de mon père ! Tu le vois.

Lisette

Par ma foi, voilà un vilain homme ; et je vous avoue que j’aurais un plaisir extrême à lui jouer quelque tour. Mais d’où vient donc, Madame, que jusqu’ici vous m’avez caché votre mal ?

Lucinde

Hélas ! de quoi m’aurait servi de te le découvrir plus tôt ? et n’aurais-