Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/269

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Sganarelle

Tudieu !

Valère

Une femme étoit tenue pour morte il y avoit six heures ; elle étoit prête à ensevelir, lorsque, avec une goutte de quelque chose, vous la fîtes revenir et marcher d’abord par la chambre.

Sganarelle

Peste !

Lucas

Un petit enfant de douze ans se laissit choir du haut d’un clocher, de quoi il eut la tête, les jambes et les bras cassés ; et vous, avec je ne sais quel onguent, vous fîtes qu’aussitôt il se relevit sur ses pieds, et s’en fut jouer à la fossette.

Sganarelle

Diantre !

Sganarelle

Enfin, monsieur, vous aurez contentement avec nous, et vous gagnerez ce que vous voudrez en vous laissant conduire où nous prétendons vous mener.

Sganarelle

Je gagnerai ce que je voudrai ?

Valère

Oui.

Sganarelle

Ah ! je suis médecin, sans contredit. Je l’avois oublié ; mais je m’en ressouviens. De quoi est-il question ? Où faut-il se transporter ?

Valère

Nous vous conduirons. Il est question d’aller voir une fille qui a perdu la parole.

Sganarelle

Ma foi, je ne l’ai pas trouvée.

Valère, bas, à Lucas

Il aime à rire. à Sganarelle. Allons, monsieur.

Sganarelle

Sans une robe de médecin ?

Valère

Nous en prendrons une.