Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/270

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Sganarelle, présentant sa bouteille à Valère

Tenez cela, vous : voilà où je mets mes juleps.

(puis se tournant vers Lucas en crachant.)

Vous, marchez là-dessus, par ordonnance du médecin.

Lucas

Palsanguenne ! v’là un médecin qui me plaît ; je pense qu’il réussira, car il est bouffon.

Fin du premier acte



ACTE II


Le théâtre représente une chambre de la maison de Géronte.

Scène I

Géronte, Valère, Lucas, Jacqueline.
Valère

Oui, monsieur, je crois que vous serez satisfait ; et nous vous avons amené le plus grand médecin du monde.

Lucas

Oh ! morguenne ! il faut tirer l’échelle après ceti-là, et tous les autres ne sont pas daignes de li déchausser ses souliés.

Valère

C’est un homme qui a fait des cures merveilleuses.

Lucas

Qui a gari des gens qui étiant morts.

Valère

Il est un peu capricieux, comme je vous ai dit ; et, parfois, il a des moments où son esprit s’échappe, et ne paroît pas ce qu’il est.

Lucas

Oui, il aime à bouffonner ; et l’an diroit parfois, ne v’s en déplaise, qu’il a quelque petit coup de hache à la tête.

Valère

Mais, dans le fond, il est toute science ; et bien souvent il dit des choses tout à fait relevées.