Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/343

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Hali

Monsieur, je viens d’ouïr quelque bruit au dedans.

Adraste

Qu’on se retire vite, et qu’on éteigne les flambeaux.

Scène IV

Dom Pèdre, Adraste, Hali

Dom Pèdre, sortant en bonnet de nuit et robe de chambre, avec une épée sous son bras.

Il y a quelque temps que j’entends chanter à ma porte ; et, sans doute, cela ne se fait pas pour rien. Il faut que, dans l’obscurité, je tâche à découvrir quelles gens ce peuvent être.

Adraste

Hali !

Hali

Quoi ?

Adraste

N’entends-tu plus rien ?

Hali

Non. (Dom Pèdre est derrière eux, qui les écoute.)

Adraste

Quoi ? tous nos efforts ne pourront obtenir que je parle un moment à cette aimable Grecque ? et ce jaloux maudit, ce traître de Sicilien, me fermera toujours tout accès auprès d’elle ?

Hali

Je voudrois, de bon cœur, que le diable l’eût emporté, pour la fatigue qu’il nous donne, le fâcheux, le bourreau qu’il est. Ah ! si nous le tenions ici, que je prendrois de joie à venger sur son dos tous les pas inutiles que sa jalousie nous fait faire !

Adraste

Si faut-il bien pourtant trouver quelque moyen, quelque invention, quelque ruse, pour attraper notre brutal : j’y suis trop engagé pour en avoir le démenti ; et quand j’y devrois employer…

Hali

Monsieur, je ne sais pas ce que cela veut dire, mais la p