Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/553

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Jour de Dieu ! je l’étranglerais de mes propres mains, s’il fallait qu’elle forlignât de l’honnêteté de sa mère.

Monsieur de Sotenville
Corbleu ! je lui passerais mon épée au travers du corps, à elle et au galant, si elle avait forfait à son honneur.

George Dandin
Je vous ai dit ce qui se passe pour vous faire mes plaintes, et je vous demande raison de cette affaire-là.

Monsieur de Sotenville
Ne vous tourmentez point, je vous la ferai de tous deux, et je suis homme pour serrer le bouton à qui que ce puisse être. Mais êtes-vous bien sûr aussi de ce que vous nous dites ?

George Dandin
Très sûr.

Monsieur de Sotenville
Prenez bien garde au moins ; car, entre gentilshommes, ce sont des choses chatouilleuses, et il n’est pas question d’aller faire ici un pas de clerc.

George Dandin
Je ne vous ai rien dit, vous dis-je, qui ne soit véritable.

Monsieur de Sotenville
Mamour, allez-vous-en parler à votre fille, tandis qu’avec mon gendre j’irai parler à l’homme.

Madame de Sotenville
Se pourrait-il, mon fils, qu’elle s’oubliât de la sorte, après le sage exemple que vous savez vous-même que je lui ai donné ?

Monsieur de Sotenville
Nous allons éclaircir l’affaire. Suivez-moi, mon gendre, et ne vous mettez pas en peine. Vous verrez de quel bois nous nous chauffons lorsqu’on s’attaque à ceux qui nous peuvent appartenir.

George Dandin
Le voici qui vient vers nous.



Scène 5

Monsieur de Sotenville, Clitandre, George Dandin.

Monsieur de Sotenville