Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/565

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-t’en, et dis à Monsieur le Vicomte que j’aurai soin de rendre son billet.

Lubin
Adieu, beauté rude ânière.

Claudine
Le mot est amoureux.

Lubin
Adieu, rocher, caillou, pierre de taille, et tout ce qu’il y a de plus dur au monde.

Claudine
Je vais remettre aux mains de ma maîtresse… Mais la voici avec son mari : éloignons-nous, et attendons qu’elle soit seule.



Scène 2

George Dandin, Angélique, Clitandre.

George Dandin
Non, non, on ne m’abuse pas avec tant de facilité, et je ne suis que trop certain que le rapport que l’on m’a fait est véritable. J’ai de meilleurs yeux qu’on ne pense, et votre galimatias ne m’a point tantôt ébloui.

Clitandre, au fond du théâtre : Ah ! la voilà ; mais le mari est avec elle.

George Dandin
Au travers de toutes vos grimaces, j’ai vu la vérité de ce que l’on m’a dit, et le peu de respect que vous avez pour le nœud qui nous joint. (Clitandre et Angélique se saluent.) Mon Dieu ! laissez là votre révérence, ce n’est pas de ces sortes de respect dont je vous parle, et vous n’avez que faire de vous moquer.

Angélique
Moi, me moquer ! En aucune façon.

George Dandin
Je sais votre pensée, et connais. (Clitandre et Angélique se resaluent.) Encore ? ah ! ne raillons pas davantage ! Je