Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/574

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Si cela est, nous serons pour vous contre elle.

Monsieur de Sotenville
Oui : l’honneur de notre famille nous est plus cher que toute chose ; et si vous dites vrai, nous la renoncerons pour notre sang, et l’abandonnerons à votre colère.

George Dandin
Vous n’avez qu’à me suivre.

Madame de Sotenville
Gardez de vous tromper.

Monsieur de Sotenville
N’allez pas faire comme tantôt.

George Dandin
Mon Dieu ! vous allez voir. Tenez, ai-je menti ?



Scène 8

Angélique, Clitandre, Claudine, Monsieur et Madame de Sotenville, George Dandin.

Angélique
Adieu. J’ai peur qu’on ne vous surprenne ici, et j’ai quelques mesures à garder.

Clitandre
Promettez-moi donc, Madame, que je pourrai vous parler cette nuit.

Angélique
J’y ferai mes efforts.

George Dandin
Approchons doucement par derrière, et tâchons de n’être point vus.

Claudine
Ah ! Madame, tout est perdu : voilà votre père et votre mère, accompagnés de votre mari.

Clitandre
Ah Ciel !

Angélique
Ne faites pas semblant de rien, et me laissez faire tous deux. Quoi ? vous osez en user de la sorte, après l’affaire de tantôt ; et c’est ainsi que vous dissimulez vos sentiments ? On me vient rapporter que vous avez de