Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/577

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C’est un petit ressentiment de l’affaire de tantôt, et cela se passera avec un peu de caresse que vous lui ferez. Adieu, mon gendre, vous voilà en état de ne vous plus inquiéter. Allez-vous-en faire la paix ensemble, et tâchez de l’apaiser par des excuses de votre emportement.

Madame de Sotenville
Vous devez considérer que c’est une fille élevée à la vertu, et qui n’est point accoutumée à se voir soupçonner d’aucune vilaine action. Adieu. Je suis ravie de voir vos désordres finis et des transports de joie que vous doit donner sa conduite.

George Dandin
Je ne dis mot, car je ne gagnerais rien à parler, jamais il ne s’est rien vu d’égal à ma disgrâce. Oui, j’admire mon malheur, et la subtile adresse de ma carogne de femme pour se donner toujours raison, et me faire avoir tort. Est-il possible que toujours j’aurai du dessous avec elle, que les apparences toujours tourneront contre moi, et que je ne parviendrai point à convaincre mon effrontée ? Ô Ciel, seconde mes desseins, et m’accorde la grâce de faire voir aux gens que l’on me déshonore.


ACTE 3



Scène première

Clitandre, Lubin.

Clitandre
La nuit est avancée, et j’ai peur qu’il ne soit trop tard. Je ne vois point à me conduire. Lubin !

Lubin
Monsieur ?

Clita