Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 2.djvu/592

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et que nous étions dehors, et c’est une folie qu’il n’y a pas moyen de lui ôter de la tête.

Monsieur de Sotenville
Comment, qu’est-ce à dire cela ?

Madame de Sotenville
Voilà une furieuse impudence que de nous envoyer quérir.

George Dandin
Jamais…

Angélique
Non, mon père, je ne puis plus souffrir un mari de la sorte. Ma patience est poussée à bout, et il vient de me dire cent paroles injurieuses.

Monsieur de Sotenville
Corbleu ! vous êtes un malhonnête homme.

Claudine
C’est une conscience de voir une pauvre jeune femme traitée de la façon, et cela crie vengeance au Ciel.

George Dandin
Peut-on…

Madame de Sotenville
Allez, vous devriez mourir de honte.

George Dandin
Laissez-moi vous dire deux mots.

Angélique
Vous n’avez qu’à l’écouter, il va vous en conter de belles.

George Dandin
Je désespère.

Claudine
Il a tant bu, que je ne pense pas qu’on puisse durer contre lui, et l’odeur du vin qu’il souffle est montée jusqu’à nous.

George Dandin
Monsieur mon beau-père, je vous conjure…

Monsieur de Sotenville
Retirez-vous : vous puez le vin à pleine bouche.

George Dandin
Madame, je vous prie…

Madame de Sotenville
Fi ! ne m’approchez pas : votre haleine est empestée.

George Dandin
Souffrez que je vous…

Monsieur de Sotenville