Page:Molière - Théâtre complet, 1922, tome01.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ANDRÈS

C’est un logis garni que j’ai pris tout à l’heure.

LÉLIE

À mon père pourtant la maison appartient,
Et mon valet, la nuit, pour la garder s’y tient.

ANDRÈS

Je ne sais ; l’écriteau marque au moins qu’on la loue ;
Lisez.

LÉLIE

Lisez.Certes, ceci me surprend, je l’avoue ;
Qui diantre l’aurait mis ? et par quel intérêt ?…
Ah ! ma foi, je devine à peu près ce que c’est :
Cela ne peut venir que de ce que j’augure.

ANDRÈS

Peut-on vous demander quelle est cette aventure ?

LÉLIE

Je voudrais à tout autre en faire un grand secret ;
Mais pour vous il n’importe, et vous serez discret.
Sans doute, l’écriteau que vous voyez paraître,
Comme je conjecture au moins, ne saurait être
Que quelque invention du valet que je dis,
Que quelque nœud subtil qu’il doit avoir ourdi
Pour mettre en mon pouvoir certaine Égyptienne
Dont j’ai l’âme piquée, et qu’il faut que j’obtienne.
Je l’ai déjà manquée, et même plusieurs coups.

ANDRÈS

Vous l’appelez ?