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LIVRE I, CHAP. V

ni présents, ni liste civile régulière à fournir au roi. Quant aux incolœ non citoyens (œrarii), ils lui payaient une rente de protectorat. Il recevait aussi le produit des douanes maritimes (p. 65), celui des domaines publics, notamment la taxe payée pour les bestiaux conduits sur le pâturage commun (scriptura), et la part de fruits (vectigalia) versés à titre de fermages par les admodiateurs des terres de l’État. Enfin, dans les cas urgents, il était frappé sur les citoyens une contribution (tributum), ayant le caractère d’un emprunt forcé, et remboursable en des temps plus favorables. Celle-ci était-elle imposée à la fois sur tous les habitants, citoyens ou non, ou sur les citoyens seuls, c’est ce que nous ne pouvons dire ; probablement, ces derniers, y étaient seuls tenus.

Le roi gouvernait les finances, et le domaine de l’État ne se confondait point avec son domaine privé, lequel dut être considérable : à en juger par les documents que nous possédons sur l’étendue des propriétés foncières appartenant à la famille royale des derniers Tarquins. Les terres conquises par les armes entraient de droit dans le domaine public. Le roi était-il tenu par des règles, ou par la coutume, dans l’administration de la fortune de la cité ? Nous ne saurions ni l’affirmer, ni retracer ces règles ; mais les temps postérieurs nous apprennent, qu’à cet égard, le peuple ne fut jamais appelé à voter ; tandis qu’il paraît, au contraire, avoir été d’usage de prendre l’avis du Sénat, tant sur la question du tribut à imposer que sur le partage des terres conquises.

Droits de cité.En échange des services et des prestations dont ils sont redevables, les Romains participent au gouvernement de l’État. Tous les citoyens, à l’exception des femmes et des enfants trop faibles pour le service militaire ; tous les quirites, en un mot (tel est le titre qui leur est alors donné), se réunissent au lieu de l’assemblée publique, et sur l’invitation du roi, soit pour y recevoir ses