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RÉFORME DE LA CONSTITUTION

Un sens sacré ne sera pas plus attaché à leurs sanctuaires, qu’il ne s’attache aux rues, cependant toutes pourvues de leur autel des dieux Lares.— De même qu’ils comptaient chacun le quart de la population mâle, de même les quatre quartiers avaient à fournir, chacun aussi, sa section de milice : chaque légion, chaque centurie renfermait en nombre égal le contingent de chacun d’eux ; répartition dont le but était manifeste : l’État voulait noyer dans une seule et commune milice tous les antagonismes de localité ou de famille, et, en s’aidant du puissant niveau de l’esprit militaire, fondre en un seul peuple, les citoyens et les simples habitants.

Organisation de l’armée.Les hommes capables de porter les armes furent distribués dans deux catégories de recrutement. À la première appartenaient les plus jeunes (juniores), ceux âgés de plus de quinze ans jusqu’à leur vingt-quatrième année révolue ; ils étaient de préférence employés au service au dehors. À la seconde, chargée de la défense de la ville, appartenaient les plus âgés (seniores). Dans l’infanterie, la légion demeura l’unité militaire (p. 102). Elle n’était rien moins qu’une vraie et complète phalange de trois mille hommes, rangés et équipés suivant le mode dorique, ayant six rangs de profondeur, sur un front de six cents hommes pesamment armés. Il s’y joignait l’important accessoire de mille deux cents vélites (velites, voir p. 103, note 1) armés à la légère. Les quatre premiers rangs de la phalange étaient occupés par les hoplites, en armure complète, levés parmi les habitants de la première classe, ou les possesseurs d’un domaine normal ; au cinquième et au sixième rang étaient les propriétaires ruraux de la seconde et de la troisième classe, ceux-là moins complètement équipés : enfin les hommes des deux dernières classes, (4e et 5e) formaient le dernier rang ou combattaient aux côtés de la phalange : ils étaient légèrement armés. De sages mesures