Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 1.djvu/168

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tin paraît avoir été également fortifié, quoique avec moins de soin : on n’y bâtissait pas non plus à demeure. C’est enfin en vue de pourvoir encore à des intérêts purement municipaux, à la répartition des eaux des aqueducs, par exemple, que les habitants de Rome se partagèrent alors, en habitants de la ville proprement dite, ou montagnards (montani), et en confréries dites des districts du Capitole et de l’Aventin[1].— Ainsi l’enceinte servienne enveloppait tout à la fois les villes Palatine et Quirinale, et les deux citadelles fédérales construites sur les autres collines[2]. Le Palatin, l’an-

    élevées plus tard sur le Clivus. Quant à celle appelée Janualis, Saturnia, Aperta, qui était placée du côté le plus escarpé, et devait demeurer ouverte tant que Rome serait en guerre, elle n’a jamais été qu’une construction symbolique et religieuse, ne servant ni à l’entrée ni à la sortie.

  1. On connaît trois de ces confréries : 1o celle des Capitolins (Capitolini, Cic. epist. ad Quinct. fr 2, 5), avec ses maîtres (magistri, Henzen, 6010, 6011), et ses jeux annuels (Tit. Liv. V, 50. — Preller, Myth., p. 202) ; 2o celle des Mercuriales (mercuriales — Tit. Liv. II, 27. Cic., 1. c. — Preller, p. 597), avec ses maîtres, également : c’était la confrérie de la vallée du Cirque, où se voyait le temple de Mercure ; 3o enfin celle du Bourg de l’Aventin (pagani Aventinenses) toujours avec ses maîtres (Henzen, 6010). Ce n’est point certainement par l’effet du hasard que ces trois corporations, les seules de ce genre qui aient existé dans Rome, ont appartenu précisément aux deux collines, laissées en dehors de la Rome aux quatre quartiers, et enfermées plus tard dans l’enceinte de Servius, le Capitolin et l’Aventin. Il en est de même des noms de montani et pagani usités à cette époque pour désigner tous les habitants de Rome (V. outre le passage connu de Cic. de domo sua, 28, 74, la loi spéciale sur les aqueducs dont Festus fait mention au mont sifus, p. 340 : [mon]tani pagani ve si[fis aquam dividunto]). Les montagnards, ou les habitants primitifs des trois quartiers Palatins (p. 71), sont ici désignés a potiori comme formant les habitants de toute la ville aux quatre quartiers ; et les pagani (les hommes du bourg) sont évidemment les habitants des nouveaux districts du Capitole et de l’Aventin en dehors des anciennes tribus.
  2. Mais la Rome de Servius Tullius ne se regardait pas comme étant la ville « aux sept monts ». Cette désignation ne s’applique, dans ces temps, qu’à l’ancienne et plus petite cité Palatine (p. 69 et suiv.). À l’époque de la décadence, quand la fête du Septimontium, conservée jusque sous les empereurs, et célébrée même alors avec une continuité et une affluence remarquables, commença d’être considérée à tort comme la fête générale de la ville, l’ignorance des lettrés suivit l’erreur commune ;