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LES ÉTRUSQUES

dème, en l’an 524 av. J.-C.230 de Rome (p. 159) ; mais tout ce que l’on peut en induire, à supposer vrais, jusque dans leurs détails, les récits qu’on a faits de cet événement, c’est que des bandes étruriennes avaient pris part à cette expédition de flibustiers. On ne trouve dans les terres, au sud du Tibre, aucun grand établissement étrusque ; et l’histoire ne mentionne pas que les Latins se soient jamais vus attaqués et refoulés sur leur propre territoire. Le Janicule, les deux rives du Tibre et son embouchure sont toujours, et sans difficultés, demeurés entre les mains des Romains. Veut-on parler d’immigrations dans Rome même ? Les annales étrusques n’en mentionnaient qu’une seule. Suivant elles, une bande, conduite par Cœlius Vivenna de Vulsinies [Volsinii, Bolsena], puis après sa mort, par son compagnon fidèle Mastarna, aurait fini par entrer dans Rome, et s’établir sur le Cœlius. Nous admettons volontiers la réalité du fait, sauf à rejeter la conjecture plus qu’improbable, suivant laquelle ce même Mastarna serait plus tard devenu roi sous le nom de Servius Tullius. Il faut, pour y ajouter foi, se convertir avec certains archéologues au système du parallélisme des légendes. Le nom de « quartier Étrusque, » donné à un groupe d’habitations situées au-dessous du Palatin, semble aussi faire allusion à quelque immigration du même genre (p. 70).

On ne peut pas, non plus, mettre en doute l’origine étrusque des derniers rois de Rome, qu’ils soient venus de Tarquinies, comme le veut la légende, ou plutôt de Cœré même, où la tombe des Tarchnas a été récemment mise à jour[1]. Enfin, le nom de femme Tanaquil ou Tanchvil[2], mentionné dans la légende, n’est point latin, et se rencontre fréquemment en Étrurie. Mais aller

  1. [En 1845.]
  2. [Femme de Tarquin l’Ancien.]