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LIVRE I, CHAP. XII

forme avec les deux prêtres de Mars une sorte de trinité sacerdotale suprême. À la même époque commence le culte du nouveau foyer sacré de la ville une et indivisible, le culte de Vesta, et celui des Pénates communs, qui s’y rattache (p. 150). Six vierges, filles du peuple romain, sont préposées à ces rites pieux ; elles entretiennent toujours allumé le feu salutaire de l’autel de la cité ; exemple et symbole tout ensemble, que les particuliers doivent imiter (p. 48). Centre sacré d’un culte à la fois public et domestique, la religion de Vesta persista longtemps au milieu même des ruines du paganisme ; elle céda la dernière à l’invasion de l’idée chrétienne.

Diane eut aussi son temple sur l’Aventin, où elle représentait la Confédération latine (p. 143) ; mais, par cette même raison, elle n’eut point à son service un collège de prêtres Romains. Enfin, Rome laissa encore s’introduire dans ses murs d’autres et nombreuses divinités, soit qu’elle leur consacrât des fêtes générales, soit qu’elle instituât pour elles des corps de prêtres spéciaux, ou qu’elle leur donnât aussi des flamines. De ceux-ci, en effet, on en compte jusqu’à quinze, parmi lesquels se distinguèrent toujours les trois grands flamines ou flamines majeurs (flamines majores). Ils furent constamment pris parmi les anciennes familles de citoyens ; et, de même, les trois confréries des Saliens, Palatins et Quirinaux, et des Arvales, conservèrent le pas sur toutes les autres. Les associations religieuses instituées par l’État ou les prêtres spéciaux par lui assignés une fois pour toutes aux divers cultes, eurent à pourvoir aux prestations quotidiennes que chacun d’eux exigeait. Mais pour couvrir les frais considérables des sacrifices, les temples reçurent tantôt des terres, et tantôt le produit des amendes judiciaires (p. 103, 210).

La religion des Latins, et celle même des tribus Sa-