Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 1.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
VII
DU TRADUCTEUR

Comme M. Amédée Thierry[1], M. Mommsen envisage les annales de Rome, et du dedans et du dehors ; tout ensemble : ainsi qu’il le proclame dans l’introduction à son livre, l’histoire romaine, à ses yeux, c’est l’histoire de l’Italie unie avec Rome : c’est celle de la civilisation du monde occidental uni avec l’Italie. Préparation grandiose et nécessaire à la formation des nationalités modernes.

Comme M. Ampère[2] a tenté de le faire après lui dans une intelligente et brillante esquisse, M. Mommsen appelle en témoignage les monuments romains et grecs, étrusques et italiotes : il déchiffre les inscriptions ; il met au jour le sens jusque-là caché des œuvres de l’art et des révolutions des idiomes ; il promène enfin dans l’Italie et dans le monde romain le flambeau d’une érudition immense autant qu’ingénieuse. De telles études, auxquelles nous assistons trop rarement en France, constituent, certes, l’un des côtés les plus neufs et les plus curieux de ce livre.

En ce qui touche sa composition même, et surtout l’exposition des origines, deux remarques sont à faire. Les premiers progrès de Rome, jusqu’à l’expulsion des rois, la réforme de Servius, la constitution consulaire, les luttes du tribunat du peuple, tous ces faits ne comportent guère un récit suivi. Il faut exposer un tableau resserré dans son cadre, plutôt que dérouler une toile sur laquelle serait peinte la série des annales primitives de Rome. Quoi qu’en aient dit certains cri-


    excellents travaux sur l’histoire romaine et l’histoire grecque, et que le choix de l’Empereur vient d’appeler à la tête du ministère de l’Instruction publique.

  1. Tableau de l’Histoire romaine, Paris, 1861.
  2. L’Histoire romaine, à Rome, Paris, 1862.